1. Généralités.
Depuis quelques années, les corps de sapeurs-pompiers sont fréquemment
alertés pour effectuer la destruction de frelons et guêpes, lorsque
ceux-ci constituent un danger pour les personnes.
En effet, ces insectes élisent souvent domicile dans les combles,
greniers, granges, etc., où ils vivent en communauté, nombreux et par
conséquent dangereux.
Il n'est pas question de tuer les insectes un à un aussi l'intervention s'opère-t-elle sur les essaims mêmes.
2. Modes opératoires.
On repère d'abord les lieux de jour, pour bien situer l'endroit où il se
trouve (tronc, plafond, conduit,...) avec discrétion et des gestes
mesurés.
L'opérateur revêt, de préférence, une combinaison de protection
spéciales à cagoule, à défaut, il doit se protéger le visage avec une
cagoule à visière finement grillagés (cagoule d'apiculteur), dont il
rentre sous son veston de peau, en fermant bien ce dernier, voire en
serrant le col avec une cordelette, une cravate, une ceinture, etc., de
façon qu'il n'y ait pas de "jour". Il met ensuite des gants
mousquetaires avec sangle qu'il serre par-dessus les manches du veston
de peau. De même, il sangle les bas de jambes de son pantalon sur ses
bottes.
Ainsi équipé, le sapeur, muni d'un matériel spécial (il en existe de
types divers, s'approche de l'emplacement du nid, sans se faire trop
remarquer et repère le "guetteur" qui tourne sans arrêt autour de
l'essaim, sentinelle prêt à donner l'alarme. Il faut détruire le
guetteur en premier lieu, rapidement et sans bruit.
L'essaim lui-même est ensuite copieusement vaporisé au moyen du produit
insecticide ; il ne reste plus qu'à attendre un moment que ce dernier
fasse son effet puis à enlever l'essaim et à le brûler.
En présence d'un nid aérien, opérer en se plaçant dans le sens du vent,
de manière que le brouillard de produit insecticide ; soit porté sur le
nid et pulvériser vers l'ouverture.
Pour enlever un nid suspendu, utiliser un sac en forte toile, dont on
maintien l'ouverture béante au moyen d'un fort fil de fer par exemple ;
faire introduire le nid dans le sac et serrer l'ouverture de ce dernier
au-dessus ; lorsque le nid y est tombé, fermer au moyen d'une ficelle et
plonger le tout dans un récipient d'eau bouillante.
Un nid enterré peut être détruit de deux manières :
- au moyen du pulvérisateur ; pulvériser d'abord au ras-du-sol, à un mètre de l'ouverture, puis s'en
rapprocher rapidement et pulvériser dans l'orifice quelques minutes avant de l'obstruer (au moyen de
terre humide, chiffon, bouchon,...) ;
- si les lieux l'autorisent, arroser le nid de gas-oil et y mettre le feu au moyen d'un tampon de chiffon
fixé au bout d'un bâton.
Un nid dans un trou de mur ou dans un tronc d'arbre doit être pulvérisé
très largement ; puis, si possible, boucher le trou au ciment. Sinon,
enlever par morceaux les éléments de plateaux composant le nid et
contenant les larves au moyen d'un crochet de fil de fer, et les brûler
au fuel domestique. Ne pas frapper sur un tronc d'arbre renfermant un
guêpier ou un nid de frelons.
Un nid dans un conduit, même désaffecté, ne doit pas être détruit par le
feu ; des fissures pourraient en effet exister et provoquer un feu de
plancher, de combles... ; pratiquer des trouées et pulvériser à
différents niveaux.
Dans le cas d'essaims d'abeilles, la destruction ne doit être effectuée
que s'il y a danger immédiat (école, hôpital ou clinique, habitation) ;
dans ce cas opérer comme il a été dit ci-avant. Sinon, alerter les
services de police, qui doivent disposer de listes d'apiculteurs,
susceptibles de procéder à la récupération des essaims.
La destruction d'un nid de guêpes ou de frelons, ou d'un essaim
d'abeilles nécessite parfois le garnissage d'une toiture, d'un
faux-plafond, d'une gaine. Avant d'opérer, faire établir, par une
personne responsable, une décharge autorisant une telle action,
génératrice de certains dégâts, afin que la responsabilité du Corps ne
soit pas mise en cause ultérieurement.