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samedi 17 octobre 2015

Les épreuves des bouches ou poteaux

c
 

1 - But.


Les épreuves des bouches et poteaux d'incendie ont pour but de vérifier l'existence, la signalisation et le bon fonctionnement des appareils. Ils permettent, en outre, au personnel des corps de sapeurs-pompiers d'en connaître les emplacements.


Les épreuves sont effectuées par des gradés et sapeurs, autant que possible accompagnés d'un employé du service des eaux concerné.


2 - Épreuves des bouches d'incendie.


Fréquences des épreuves.


Toutes les bouches d'incendie de 100 mm ou de 150 mm, placées sur la voie publique, devraient être visitées une fois par mois, à la diligence des chefs de corps, d'après un tableau de répartition de tournées de bouches.


Des bouches de 100 et 150 mm sont installées aux frais d'administrations ou de particuliers pour la défense de leurs établissements ou immeubles. Elles sont dites "privées" et devraient également être visitées :


- tous les mois, dans les résidences, cités, lotissements privés à usage d'habitation et dans les centres
  commerciaux ;
- tous les trimestres dans les autres établissements.


Toutes les bouches d'incendie nouvellement installées doivent être reconnues et éprouvées dès que leur installation est connue (nécessité d'une liaison étroite entre les corps de sapeurs-pompiers et les services installateurs : Génie rural, Services des eaux, etc.).


Mode Opératoire :


L'épreuve d'une bouche d'incendie est faite obligatoirement au moyen d'un pèse-bouche, en opérant de la manière suivante :


- dégorger, convenablement la bouche, en l'ouvrant puis la refermant, lentement, dès que l'eau sort
  franchement ;
- monter le pèse-bouche, robinet de purge ouvert ;
- fermer le robinet de purge ;
- assurer l'ouverture totale de la bouche (13 à 17 tours) ;
- lire la pression indiquée par le manomètre ;
- fermer le robinet de purge ;
- lire la pression indiquée par le manomètre ;
- fermer la bouche et démonter le pèse-bouche ;
- vérifier si les vidanges de la colonne montante et du coffre s'effectuent normalement ;
- nettoyer le coffre et graisser au besoin les tourillons du couvercle et sa genouillère, ainsi que la tige filetée
   du règlement.


Lors de la réception d'une nouvelle bouche et, par la suite, périodiquement, il est bon de contrôler également le débit des appareils en utilisant un contrôleur de débit ou "débitmètre".



Signalement :


Les observations relevées au cours des tournées de bouches sont consignées sur un registre spécial ouvert au centre de secours.



Les demandes de travaux d'entretien ou de réparation sont adressées :


- au Services des eaux pour les appareils publics ;
- aux intéressés pour les bouches privées.



Responsabilité des corps sapeurs-pompiers (voir modèle de certificat de dégagement de responsabilité)


Les sapeurs-pompiers doivent établir un Certificat de Dégagement de Responsabilité :


- pour tout incident ou accident qui pourrait être occasionné par le personnel ou le matériel du corps
  des sapeurs-pompiers lors des épreuves des moyens ci-dessus désignés.


Les chefs de corps doivent faire, tous les deux ans, par les propriétaires ou responsables d'établissements, ou leur représentant, des imprimés dégageant le corps de toute responsabilité en cas de détérioration des bouches ou poteaux d'incendie privés au cours des épreuves. Il est bon de renouveler ces documents à chaque changement de propriétaire. Les imprimés sont conservés par les chefs de corps.


Dans le cas où l'organisme responsable a refusé de signer cette décharge, les épreuves doivent être faites par un de ses représentants, en présence des sapeurs-pompiers, qui se bornent à indiquer les réparations à effectuer éventuellement.


 Périodes de gel :


Les bouches d'incendie ne sont pas essayées à eau quand la température extérieure descend au dessous de - 3°. Dans ce cas l'épreuve se borne à :
- à la reconnaissance des emplacements, afin de s'assurer qu'ils ne sont pas encombrés ;
- la vérification de l'ouverture du couvercle ;


Pour éviter une détérioration rapide par corrosion, il est formellement interdit de mettre du sel dans le coffres et les colonnes des appareils.



Bouches encombrées :


Les bouches encombrées par des matériaux lourds, des éventaires, des véhicules en stationnement, ou masquées par des barricades de chantiers, sont immédiatement signalées aux services de police concernés, auxquels. Ils faut indiquer les numéros d'immatriculation des voitures en cause (voir modèle de signalement).


Les appareils recouverts de tables ou chaises, aux terrasses de cafés, sont essayés normalement, sous réserve que ces matériels soient déplacés par les soins des commerçants.


3. Épreuves des poteaux d'incendie.

Les poteaux d'incendie, publics et privés, répertoriés communément avec les bouches d'incendie, son inclus, sans discrimination, dans les tournées de bouches et essayés selon la même périodicité que ces dernières.



Le processus d'essai est le suivant :


- s'il y a lieu, ouvrir le coffre de protection, ou enlever les carters de protection, avec la clé de barrage ou la
   clé spéciale pour poteaux ;
-  démonter le bouchon supérieur de 100 ;
-   vérifier le serrage des deux bouchons de 65 (pour le poteau de 2 fois 100, démonter l'un des bouchons de
     100 et vérifier le serrage de l'autre bouchon de 100 et du bouchon de 65) ;
-    monter le pèse-bouche, robinet de purge ouvert, sur l'orifice libre de 100 ;
-    ouvrir lentement le poteau en manœuvrant le régulateur jusqu'à ce que la purge d'air soit complète ;
-    fermer le robinet de purge ;
-    assurer l'ouverture totale du poteau (13 tours dans le sens inverse des aiguilles d'une montre pour les P.I
     de 2 fois 100 ;
-    lire la pression indiquée au manomètre ;
-    vérifier l’étanchéité des joints des bouchons obturateurs ;
-    fermer le poteau jusqu'à ce que l'aiguille du manomètre revienne progressivement vers zéro ;
-    ouvrir le robinet purgeur du pèse-bouche et attendre que s'évacue l'eau comprise entre le niveau des
      prises de refoulement et la partie supérieure de la colonne ;
-    démonter la pèse-bouche ;
-    s'assurer que le vidange de la colonne s'effectue normalement ;
-    remonter le bouchon obturateur de 100 mm ;
-    refermer, s'il y a lieu, le coffre.


Comme pour les bouches d'incendie, il est bon de contrôler périodiquement et en tous cas lors de la réception de l'appareil neuf, le débit des poteaux d'incendie.


En cas de détérioration les poteaux d'incendie font (l'objet de signalements et de demandes de travaux dans les mêmes conditions que les B.I°;


Ils ne font pas non plus essayés à eau en période de gel et sont signalés aux services de police concernés lorsqu'ils sont encombrés ou masqués indûment.


4. Matériel à emporter pour les épreuves.


- clé de barrage ,
- clé pour poteau d'incendie ;
- un raccord intermédiaire pour poteau d'incendie ;
- pèse-bouche (éventuellement, aussi, contrôleur de débit) ;
- tricoises ;
- une raclette pour nettoyage du coffre ;
- une boîte à graisse et un pinceau pour graisser les tourillons du couvercle et de la genouillère ;
- une boîte de suif pour la tige filetée.


  5.  Cas particuliers.


Lorsque les épreuves ont lieu sans présence d'un employé du Service des eaux et que le personnel se trouve dans l'impossibilité de refermer un appareil le gradé d'épreuves doit alerter immédiatement le Service des eaux et, si la fuite est importante, rester sur place jusqu'à l'arrivée de son représentant.



Détérioration susceptibles d'entraîner une responsabilité communale ;


Les détériorations suivantes, susceptibles de mettre en cause, en cas d'accident subséquent, la responsabilité de la commune, doivent être signalées immédiatement au Service des eaux concerné :
- tampon de regard de vidange brisé ;
- couvercle détérioré, risquant de provoquer des chutes de passants ;
- appareil restant en écoulement l risques d'affouillement ou d'inondation ;
- appareil découvert indisponible alors que le Centre de secours n'en était pas avisé ;
- carré de régulateur cassé, couvercle impossible à ouvrir, rendant l'appareil indisponible, etc.











Les Extincteurs



A - GÉNÉRALITÉS


           Les extincteurs sont des appareils étanches, qui permettent de projeter et de diriger un agent extincteur sous l'effet d'une pression intérieure celle-ci peut être assurée par :

- une compression préalable du produit ;

- la tension des vapeurs de l'agent extincteur lui-même ;
- la libération d'un gaz auxiliaire ;
- la manœuvre d'une pompe à main.


1 - Selon leur destination.


            A cet effet, on a classé les différents types de feux en cinq catégories : quatre classés et une hors classification.


Classe "A" : "feux secs" intéressant les matériaux à base de cellulose (bois, papiers, cartons), ainsi que ceux à base de carbone et pour lesquels, l'eau est le meilleur agent d'extinction;

Classe "B" : "feux gras", feux d'hydrocarbures ou d'alcool, pour lesquels l'eau est, sauf dispositifs particuliers, généralement inefficace et parfois contre-indiquée.

Classe "C" "feux dits "de gaz", intéressant par exemple : méthane, propane, butane, gaz de ville.

Classe "D" "feu de métaux" (tels que sodium, magnésium, aluminium), qui nécessitent l'emploi de produits particuliers adaptés à chaque cas.


Feux hors classification : feux de caractère particulier, qui n'ont pu à ce jour, être répartis dans les classes bien définies : plastiques, celluloïd, carbure de calcium;


2 - Selon la nature de l'agent extincteur contenu.

- Extincteur à mousse.
- Extincteur à liquide ignifuge.
- Extincteur à eau (jet plein).
- Extincteur à eau pulvérisée.
- Extincteur à eau (jet plein) avec mouillant.
- Extincteur à eau pulvérisée avec mouillant.
- Extincteur à poudre.
- Extincteur à anhydride carbonique.
- Extincteur à hydrocarbures halogènes.


2. En fonction de leur masse.


Extincteurs portatifs : dont la masse en ordre de marche est inférieure à 16 kg : peuvent être pourvus d'un ajustage fixe ou d'une lance, fonctionnant soit droit, soit par renversement.



Extincteurs portables : dont la masse en ordre de marche est composée entre 16 et 26 kg. Fonctionnant sans renversement. L'ajustage est relié à l'appareil par un tuyau flexible : le jet peut être dirigé sans déplacement de l'appareil.


Extincteurs dorsaux : dont la masse en ordre de marche est inférieure à 30 kg. Pourvus d'un système d'attache permettant le transport à dos d'homme et d'un tuyau flexible avec ajustage pour diriger le jet.


Extincteur sur roues : tractables à bras ou remorquage, dont la charge peut être de plusieurs centaines de litres ou de kilogrammes.

            Sur chaque appareils sont portés les renseignements permettant d'identifier l'agent extincteur et indiquant son mode d'emploi ; obligatoirement.au moins :

- nature et quantité du produit ;
- nature et quantité du gaz auxiliaire contenu dans la cartouche (pour les appareils en comportant) ;
- mode d'emploi, si possible accompagné de figure ;
- la ou les références du ou des foyers-types éteint (classe indiquée par sa lettre dans une étoile).
- les températures limites de conservation et d'efficacité ;
- les dangers d'emploi s'il en existe ; par exemple : "A ne pas utiliser sur courant électrique" "A ne pas utiliser
   sur feux gras" "Aérer ou ventiler après usage" ;
- le nom et l'adresse du constructeur ou du propriétaire de la marque.

            Les extincteurs sont revêtus en rouge, à l'exception des appareils d'un volume inférieur à 0,5 l qui peuvent être chromée.
 Les lettres composant les diverses inscriptions décrites plus haut sont de couleur :
- blanche, si la nature de l'agent extincteur n'entraîne aucun danger particulier d'emploi ;
- jaune vif, dans le cas contraire.
- Les extincteurs doivent être placés de préférences à proximité des voies d'accès aux locaux (porte d'entrée), être facilement visibles et avoir leurs abords dégagés de tout matériel et marchandise. Il y a en outre avantage à les grouper par deux (défaillance possible de l'un d'eux).

             Les extincteurs demandent une vérification et un entretien périodiques (selon indications fourniers par les constructeurs), faute de quoi ils constituent une sécurité trompeuse.

           Les extincteurs fonctionnent soit par percussion, soit par renversement, soit encore au moyen d'une pompe. Il y a donc lieu d'en connaître le mode de fonctionnement avant de les mettre en action : lire avec soin la notice "mode d'emploi".
- Diriger le jet sur la base des flammes.



 B - DIFFÉRENTS TYPES D'EXTINCTEURS.



1 - Les extincteurs à mousse.


         Conviennent pour l'extinction des feux d'hydrocarbures (essence, mazout) et peuvent être utilisés dans la majorité des cas, sauf pour les "feux électriques";

           La mousse est obtenue par la réaction chimique d'un acide A, ou d'un sulfate d'alumine jouant le rôle d'acide, sur une solution basique B de bicarbonate de sodium. Il se dégage du gaz carbonique, et un émulsif, tel que la saponine, le suc de réglisse forme avec le gaz une agglomération de fines bulles;

            10 l de solution donnent 100 l de mousse qui agissent sur le foyer à la manière d'un cataplasme gorgé d'humidité et de couverture étouffante empêchant l'accès de l'air.

            La mousse forme une couche protectrice qui adhère même aux parois verticales, se conserve plusieurs heures et s'oppose aux reprises de feu. Pour répandre la mousse sur une nappe de carburant en feu, déplacer le jet de droite à gauche en"fauchant " et en commençant par le bord le plus rapproché.

Portée du jet : 6 à 12 m.

2 - Les extincteurs à eau et à liquide ignifuge (bicarbonate, sulfate, silicate, chlorure).

            Ils conviennent pour les feux secs de la classe "A".

             Ils peuvent être remplacés avantageusement par les seaux-pompes, d'une grande capacité, d'un fonctionnement plus certain et peuvent être ré alimentés en cours d'emploi.


3 - Les extincteurs à eau pulvérisée (avec ou sans mouillant).

Ils sont efficaces sur les feux des classes "A et "B".

            La vaporisation des gouttelettes d'eau pulvérisée est environ dix fois plus importante que celle de l'eau en jet plein. Il n'en résulte une action de refroidissement du foyer simplifiée et l'effet d'étouffement par la vapeur augmente considérablement. La portée des appareils est plus faible, mais l'opérateur est mieux protégé contre la chaleur rayonnante.


4 - Les extincteurs à poudre.

            La poudre est en général un mélange de bicarbonate de soude ou de potasse de sels divers, de terre d'infusoires de sable fin.

            Les extincteurs à poudre sont utilisés pour les feux sur les appareils et canalisations électriques, sur les hydrocarbures (essence), les gaz de pétrole ou de ville, et d'une manière générale pour les feux de matières ou objets que les liquides pourraient dégrader.

            Certaines poudres ayant l'inconvénient de s'hydrater à la longue de se tasser également, ces appareils ne donnent des garanties de bon fonctionnement qu'autant qu'ils possèdent une soupape de sécurité et que la charge doit être vérifiée périodiquement.

            En outre, les poudres sont de types divers, ne convenant pas indifféremment aux différents types de foyers. Il faut éviter de les mélanger lors de la recharge d'appareils.

            Les poudres sont désignées par une (ou plusieurs) lettre (s) de l'alphabet correspondant aux lettres de classification des feux : exemple : poudre B.C. (ne convient pas pour les feux de classe "A", "B" et "C", mais n'est pas efficace sur les feux de classe "D";


5 - Les extincteurs à anhydride carbonique.

            Ces appareils conviennent particulièrement pour les feux d'appareils électriques pour les feux d'hydrocarbures également. L'extincteur contient du gaz carbonique liquéfié qui, en se détendant , agit sur le foyer par soufflage, étouffement (gaz impropre à la combustion) et par refroidissement par (production de neige).

            Le gaz ne détériore pas les objets qu'il atteint et à dose de 18% rend l'atmosphère inexplosible et même simplement in-comburante.

Portée : 2 m environ.


           Il faut empêcher la formation d'un glaçon qui pourrait boucher l'orifice.



6 - Les extincteurs à hydrocarbures halogènes.


             On appelle "hydrocarbure halogène" un hydrocarbure dans la molécule duquel les atomes d'hydrogène ont été remplacés, partiellement ou en totalité, par un nombre équivalent d'atomes d'halogènes : fluor, chlore, brome ou iode.

              Ces extincteurs servent surtout à l'extinction des feux d'hydrocarbures, de voitures automobiles et d'appareils ou canalisations électriques. Ils peuvent convenir aussi à n'importe quels autres feux (avec toutefois une réserve quant sur feux hors classification).

               Ces extincteurs servent surtout à l'extinction des feux d'hydrocarbures, ils dégagent des vapeurs lourdes, isolantes,  qui arrêtent la combustion mais peuvent incommoder l'opérateur dans un local. Il faut donc les utiliser avec précaution en éviter l'emploi dans les locaux exigus et mal aérés (sous-sols, par exemples et toujours bien ventiler le local après usage.

               Il faut, en outre, se méfier des risques de corrosion par produits de pyrolyse, de matériels délicats : électronique, mécanographie.